Le célibat, un choix qui interroge la société

Young Indian couple reviewing document, with laptop and coffee

Le célibat, situation de personnes en âge de vivre en couple mais n’ayant pas de conjoint, est un phénomène qui interroge. Longtemps stigmatisé et associé à un problème personnel ou à de l’égoïsme, le célibat s’est imposé ces dernières décennies comme un choix de vie à part entière. Pourtant, les célibataires font encore face à de nombreux préjugés tenaces. Entre orientations personnelles, évolutions de la société et discriminations persistantes, le célibat recouvre des réalités complexes.

Le célibat, définitions et chiffres clés

Célibat au sens large

Le célibat désigne l’état de personnes en âge de se marier ou de fonder une famille, mais qui n’ont actuellement pas de conjoint ou de partenaire. Contrairement aux idées reçues, le célibat n’exclut pas nécessairement les relations amoureuses et sexuelles occasionnelles. On parle alors de célibat au sens large.

Célibat stricto sensu

Le célibat stricto sensu désigne quant à lui l’abstinence totale de relations sexuelles et amoureuses. Cette forme de célibat concerne une minorité de célibataires.

Célibat en démographie

En démographie, le célibat renvoie spécifiquement à la situation des personnes n’ayant jamais été mariées. Cette définition exclut donc de fait les personnes vivant en concubinage.

Quelques chiffres

  • La France comptait 2millions de célibataires en 2013, soit un tiers de la population
  • Les hommes sont proportionnellement plus célibataires que les femmes
  • 27% des Français se déclarent célibataires en 2020
  • Le célibat a fortement augmenté chez les hommes entre les générations 1930 et 1960

Les déterminants du célibat

Les raisons conduisant une personne au célibat sont multidimensionnelles. Facteurs personnels, évolutions sociétales, difficultés économiques… Le célibat résulte souvent d’une combinaison de plusieurs de ces paramètres.

Des choix personnels

Pour de nombreux célibataires, rester seul relève d’un choix délibéré. Certains y voient un mode de vie épanouissant, synonyme de liberté. D’autres choisissent le célibat par spiritualité, dans une démarche philosophique ou religieuse valorisant le détachement matériel. Enfin, face aux difficultés croissantes pour trouver un conjoint qui corresponde à ses aspirations, de plus en plus de personnes préfèrent rester seules plutôt que de faire des concessions.

Des évolutions sociétales

L’évolution des mœurs et la montée de l’individualisme depuis les années 60-70 ont également favorisé la progression du célibat. La famille traditionnelle s’est fragilisée, tandis que les modèles alternatifs de sexualité et de vie de couple se sont diversifiés, complexifiant la recherche d’un partenaire.

Des causes économiques

La précarité croissante des jeunes générations et l’accès de plus en plus tardif à un emploi stable sont également des facteurs défavorables à la vie de couple. Le coût du logement, notamment, peut constituer un frein considérable.

Une difficile acceptation sociale

Malgré une progression constante du nombre de célibataires, being single reste encore trop souvent perçu négativement. Célibataires endurcis et singles malheureux composeraient l’essentiel de cette population hétérogène aux yeux des couples et des familles. Pourtant, de nombreuses études démontrent que les célibataires ne sont pas socialement à plaindre.

Les préjugés ont la vie dure

Vieux garçon, vieille fille… Les qualificatifs utilisés traduisent une forme de mépris ou de condescendance. Comme si le célibat résultait nécessairement d’un problème personnel ou d’un manque : timidité excessive, égoïsme, difficultés relationnelles…

Le célibat, un choix respectable

Ces préjugés sont bien souvent infondés. De nombreux célibataires, notamment parmi les plus jeunes, voient au contraire le célibat comme un choix épanouissant. Plutôt que de passer leur temps à chercher LA personne idéale, ils préfèrent se consacrer à leurs passions, leurs amis et leur développement personnel. Une façon de vivre pleinement l’instant présent.

Célibat et bonheur

Plusieurs études le prouvent : les célibataires sont loin d’être malheureux. Selon le chercheur Paul Dolan de la London School of Economics, les femmes célibataires sans enfant constituent même la catégorie de population la plus épanouie. Moins de charges et de responsabilités familiales, plus de temps pour soi… De quoi remettre quelques idées reçues en cause !

Le célibat au fil du temps et des cultures

Perçu comme marginal à l’époque contemporaine, le célibat a pourtant été une norme pendant de longs siècles. S’il est aujourd’hui en progression dans les pays développés, son acceptation sociale et sa prévalence varient encore considérablement d’une culture à l’autre.

Le célibat hier et aujourd’hui

La fin du célibat long fut pendant des siècles quasi synonyme de marginalisation sociale, notamment pour les femmes. À 40 ans, une femme non mariée était ainsi considérée comme « vieille fille ». L’augmentation du célibat, en particulier chez les hommes, est un phénomène très récent, accéléré à partir des années 60-70.

Disparités culturelles

L’importance accordée au mariage et aux rites de passage vers le statut d’adulte varie considérablement selon les cultures et les religions. Le célibat reste ainsi nettement moins bien vécu dans les pays en développement et les sociétés traditionnelles, où le statut familial prime.

Célibat et religion

La plupart des religions considèrent la sexualité hors mariage comme inconvenante, quand elle n’est pas proscrite. Le célibat religieux désigne cependant une réalité différente : il s’agit cette fois d’un célibat choisi, souvent dans un objectif spirituel.

Le célibat catholique

La tradition du célibat sacerdotal s’est progressivement imposée au sein du clergé catholique à partir du 11ème siècle. Interdisant le mariage des prêtres, cette discipline particulière au rite latin vise à favoriser leur dévouement pastoral. Elle ne concerne ni les diacres, qui peuvent se marier, ni les rites orientaux autorisant le mariage avant l’ordination.

Célibat et orthodoxie

Comme dans les autres églises orthodoxes, le clergé orthodoxe peut être marié. Cependant, seul un moine célibataire peut devenir évêque. Par ailleurs, à l’instar du catholicisme oriental, les popes orthodoxes ne sont autorisés à se marier qu’avant leur ordination sacerdotale.

Les réformateurs protestants

Les réformateurs protestants wie Luther ou Calvin mirent fin à l’interdiction du mariage des prêtres et des religieux. Favorables au mariage des membres du clergé, ils voulaient permettre aux ex-clercs de quitter librement l’état religieux.

Le combat des célibataires pour la reconnaissance

Longtemps dévalorisé et stigmatisé, le célibat gagne progressivement en acceptation sociale. Mais les discriminations persistent dans de nombreux domaines de la vie courante. Un combat qui reste à mener pour les associations de célibataires.

Une lente évolution des mentalités

Entre clichés tenaces et idéalisation du couple, les célibataires restent soumis à une certaine forme de pression sociale. Pourtant, les mentalités chez les moins de 50 ans semblent évoluer positivement. Le célibat est de mieux en mieux vécu et de plus en plus choisi.

Célibataires et discriminations économiques

Sur le plan économique, de fortes discriminations demeurent. Doubles peines, majoration des assurances, taxation au titre du célibat… Les personnes seules paient encore trop souvent le prix fort, fragilisant les plus démunis.

Vers une société plus inclusive ?

À l’heure où triomphent les revendications communautaristes, des voix s’élèvent pour une meilleure prise en compte des intérêts spécifiques des célibataires. Mais le combat est encore loin d’être gagné pour faire pleinement reconnaître le célibat comme un mode de vie à part entière.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *